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‘L’histoire post-coloniale aujourd’hui’

Intervenants
Hicham Alaoui
Joseph Bahout
Jean-François Bayart
Catherine Cornet
Farhad Khosrokhavar
Henry Laurens
Khadija Mohsen Finan
Mohamed Kerrou
Olivier Roy
Pierre Singaravélou
Sean Yom

 

L’histoire postcoloniale aujourd’hui

La perspective ouverte par “L’Orientalisme” d’Edward Saïd marque toujours le débat sur le Moyen-Orient et l’Islam.

Le post-colonialisme considère que les évènements actuels sont non seulement des conséquences politiques du colonialisme (tracé des frontières), mais que la matrice conceptuelle qui sert à penser les différents niveaux de crise et de tensions est profondément ancrée dans un imaginaire colonial, qui marque à la fois les dominants et les dominés. La construction du dominé par le dominant fonctionne sur l’essentialisation (par exemple faire de l’islam un facteur explicatif en soi) et la « racialisation » (construction d’un « indigène »).

Mais cette pensée postcoloniale n’est pas seulement un mode de perpétuation de la domination coloniale, elle est aussi reprise par la révolte « postcoloniale » qui retourne les catégories construites par le post colonialisme en instrument de contestation (race, indigènes, culture, islam).

La pensée postcoloniale se méfie donc des concepts « universalistes » (démocratie, Etat de droit, sécularisme) qu’elles voient comme une fausse conscience. L’universalité est repensée en termes d’intersectionnalité de luttes spécifiques (féminisme et anti-racisme par exemple).

Le but du séminaire est d’analyser à la fois l’impact et la pertinence de cette approche :

– La question de l’exception culturelle ou religieuse un argument qui exonèrerait les sociétés musulmanes des concepts universalistes (comme démocratie, féminisme, droits humains, défense du concept de « culture traditionnelle ou nationale » qu’on oppose à l’agression culturelle sur la question des mœurs (LGBT). Ces concepts sont-ils aussi l’expression d’une fausse universalité ? La vision des néo-conservateurs américains du temps de Bush serait une bonne approche.

-Le leg du colonialisme est-elle la clé de la géostratégie du Moyen-Orient (le paradigme Sykes-Picot).

– Comment les acteurs contemporains du Moyen-Orient pensent-ils le post-colonialisme ? Si le débat est encore fort chez les intellectuels en Occident, n’est-il pas dépassé par la pratique même des acteurs locaux ?

 

Florence Programme